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Mon S5 à Pékin

25 novembre 2007

L'Aquarium et le Zoo de Pékin

Poussés par une envie irrésistible de voir des animaux en cage, nous avons décidé de visiter le fameux zoo de Pékin. Bon en fait c'est surtout qu'on s'est dit qu'on ne pouvait pas venir en Chine et ne pas voir de pandas, dont acte.
Après avoir été déposés par le bus de l'université à un endroit différent de d'habitude, nous tentons de nous repérer pour y aller à pied. Ahah, que de naïveté! Nous partons vers le sud, puis avons obliqué vers l'ouest le long d'une petite rivière, traversé une voie ferrée (sur les rails bien sûr, en Chine fais comme les Chinois) puis tourné au sud, tout cela en suivant toujours la rivière. Après avoir marché 30 minutes entre un quartier pauvre et la rivière nous finissons par demander notre chemin; il s'agit ensuite de tourner à droite, DSC01731puis d'aller tout droit. Ce que nous faisons. 15 minutes plus tard nous marchons toujours et rien n'indique le zoo. Voyant au loin un arrêt de bus nous nous y rendons et là curieusement après avoir demandé à 3 personnes nous obtenons 3 réponses différentes... L'une d'entre elles nous paraissant plus probable nous voilà repartis et enfin effectivement après 500m nous arrivons en vue de l'entrée du zoo! L'entrée nord, alors que nous pensions avoir été déposés du côté sud...  Bref, nous achetons nos billets zoo-aquarium (100 yuan, une fortune pour des Chinois, les vendeuses au centre commercial gagnent environ 1500Y par mois, moins de 150€...) et nous entrons.

DSC01735Déjà, ça a l'air grand. Le premier bâtiment qu'on voit est l'aquarium, donc nous commencerons par là avant d'aller voir le reste.
L'intérieur est grand, bleu et la dame à l'entrée nous averti qu'à 11h il y a le spectacle des dauphins. Ok. Je soupçonne que plus de la moitié de la surface desDSC01741 lieux est occupée par des magasins de souvenirs, et j'ai raison. On se croirait à Disneyland! Il y a aussi des bassins où voir les dauphins et de grandes baies vitrées pour admirer les requins et autres poissons exotiques. D'ailleurs la partie où est reconstitué un récif coraillien est vraiment splendide: la vitre fait bien 3 ou 4 mètres de hauteur sur 3 de longueur et il y a toutes sortes de poissons, des raies et des tortues. On peut monter par un escalator qui passe par l'intérieur de l'aquarium, à l'étage il y a l'autre côté de celui-ci, on voit derrière les coraux, et d'autres DSC01762aquariums avec d'autres poissons. Il y a même des nautiles et d'autres poissons préhistoriques. Franchement, le grand aquarium me rappelle le voyage de noces aux Maldives... C'est chouette.
Il y a un peu plus loin des bassins ouverts avec des tortues, des étoiles de mer...DSC01774 L'un d'eux reconstitue une petite rivière avec un courant dans lequel jouent les poissons, c'est sympa. Dans une autre salle il y a aussi un grand espace consacré aux eaux tropicales avec de drôles de poissons, des algues... On se déplace dans un décor de carton-pâte aussi sympathique.

Néanmoins l'odeur de pop-corn n'est jamais très loin... A 11h comme prévu et surtout attirés par la musique ultra-forte nous nous dirigeons vers l'amphithéâtre DSC01837pour le spectacle des dauphins, il est déjà plein et c'est vraiment très grand. Au moins 2000 personnes, à mon avis, si ce n'est plus. Nous sommes un peu en reatrd, le spectacle est déjà commencé avec les otaries. C'est marrant. Une fois que les otaries sont sortis nous attendons quelques minutes avant l'arrivée des dauphins et c'est là que le spectacle commence vraiment: ils jouent, ils sautent, c'est impressionnant parfois. Une dresseuse fait du surf sur leur dos, se fait propulser en l'air... C'est vraiment sympa! Une petite fille est choisie dans le public pour aller au bord du bassin jouer avec eux, c'est rigolo, les dauphins sont vraiment très bien dressés.

Après ça, nous ressortons, avec l'intention de faire un petit tour pour voir les animaux; le zoo est tellement DSC01841grand qu'on sait très bien qu'on ne pourra pas tout voir, donc on fait une petite sélection: les pandas en priorité, mais comme ils sont de l'autre côté du parc on passera voir d'autres bêtes. Les éléphants sont tout près, nous commençons par ça. Grosse déception. Les bestioles (d'Afrique ou d'Asie, je sais plus) sont toutes pelées, perdues dans un coin de leur cage, il y en a même un qui est tout seul. Un bébé est caché entre 2 plus gros, ses parents à vue de nez, c'est vraiment triste à voir. Je ressors vite attendre Guillaume à l'extérieur. Etape suivante, je ne sais plus très bien. Je me souviens qu'on est passés à côté des animaux d'Australie, il devait faire trop froid parce qu'il n'y avait pas de kangourous dehors. Il y avait quelques émeux et d'autres bêtesDSC01852 bizarres. Guillaume voulait absolument voir les tapirs donc nous nous sommes dirigés vers "la maison des tapirs", en s'arrêtant devant les mangoustes et autres ratons-laveurs. L'entrée dans la maison des tapirs est éprouvante: l'odeur prend à la gorge, on dirait une étable, une écurie particulièrement mal tenue ou je ne sais trop quoi. Les tapirs sont vautrés dans les boxs, on dirait qu'ils sont tous au stade terminal d'une maladie très longue et fatigante!! C'est vraiment triste, une fois de plus.
Vu les expériences, on va directement aux pandas. Il faut payer encore une fois pour rentrer dans "la maison des pandas". A l'intérieur, derrière chaque vitre un DSC01856panda plus ou moins gros dort. Les boxs sont encadrés par des boutiques de souvenirs plus kitschs les uns que les autres, de la peluche panda au sac à dosDSC01863 panda en passant par le t-shirt panda et la cravate panda...
Dehors un seul animal, endormi sur une structure en bois. La "sale bête" bouge quand l'appareil est en mode photo, s'arrête dès qu'on passe en vidéo et se remet à bouger immédiatement après l'extinction de l'appareil. Raaaaah.

Bon ben finalement grosse déception, c'était vraiment pas terrible. A part les pandas et l'aquarium (et encore, pour ce dernier c'est limite aussi) on peut voir exactement la même chose dans les zoos français, en mieux. Du coup juste après les pandas nous sommes sortis du zoo et nous avons pris un taxi pour aller nous ressourcer en faisant du shopping. Au moins on risquait pas d'être déçus. Et encore!

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16 novembre 2007

Enfin le dernier jour...

Eh oui, le programme touchant à sa fin nous nous préparons à retrouver le train-train familier de l’UDN, mais avant ça il nous reste une dernière demi-journée de visites. Nous allons d’abord à la Cité Interdite puis place Tian An-Men avant d’aller déguster un canard à la pékinoise (canard laqué qui n’a pas grand-chose à voir avec celui que les restaurants chinois nous proposent en France) puis de faire du shopping au Red Bridge Mall. Petite déception a priori puisqu’on aurait espéré au moins une fois pouvoir emmener nos camarades dans un market un peu plus typique, mais visiblement c’est un autre centre commercial. L’avenir nous prouvera que nous nous étions trompés.
Direction donc la Cité Interdite, après avoir dit au revoir à nos amis allemands dont l’avion part plus tôt et qui doivent attendre leur attaché de défense à l’hôtel, et aux deux Egyptiens qui ne viennent pas non plusDSC01545 avec nous, probablement pour une raison semblable. La Cité Interdite, donc. Avant d’atteindre l’entrée Nord, nous logeons le mur d’enceinte du Parc de la Colline de Charbon, où vivaient les enfants de l’empereur si je ne me trompe pas, et d’où on a une superbe vue d’en haut sur la Cité Interdite. Mais l’intéressant n’est pas là, en l’occurrence. Nous sommes intrigués par le chant des oiseaux : à Pékin je n’en ai pas encore vu un seul, pas même un pigeon, mais là c’est comme s’il y en avait dans tous les arbres ! Et en effet, il y en a. Des systèmes sont installés sur les arbres pour que les gens puissent y accrocher la cage de leurs oiseaux et leur faire prendre l’air pendant qu’ils rencontrent leurs amis. C’est vraiment sympa et agréable, dommage qu’on passe devant au pas de course pour rejoindre l’entrée.
Nous entrons dans le Saint des Saints par la porte Nord, également nommée Porte du Génie Militaire. DSC01549J’espérais sentir un quelconque frisson indiquant que celui-ci m’avait touchée et que j’étais devenue une sorte de déesse de la guerre, mais rien. Je suis probablement un cas désespéré ! Cette entrée donne sur les jardins du Palais, là où vivait l’impératrice. C’est très beau, assez paisible, avec des pavillons entourés d’arbres centenaires et des arrangements rocheux. La seule chose qui vient troubler la quiétude (théorique) de l’endroit ce sont les commentaires des guides à l’attention des nombreux groupes de touristes qui se pressent dans cet endroit plus exigü que le reste du palais.

D’ailleurs, quand on passe la porte, on constate tout de suite la différence : on arrive sur une grande place au milieu de laquelle trône un bâtiment énorme (tout est démesuré ici, ça doit être une question d’habitude), lequel semble être les appartements privés de l’impératrice. Il paraît même que c’est là qu’elle se serait pendue (m’étonne pas, elle devait pas avoir une vie hyper exaltante, ça a probablement été le seul acte libre de toute sa vie d’ailleurs). Oui c’est beau, c’est rouge, c’est doré, c’est de la soie et des des bois précieux, mais quand même... Est-ce que ça la rendait plus heureuse Marie-Antoinette de vivre à Versailles ? Ben non, c’est pour ça qu’elle préférait le Trianon. Bref. Les places s'enchaînent, les bâtiments aussi, en fait tout se ressemble un peu et puis c'est tellement grand... C'est vrai que c'est beau mais je trouve que ça manque un peu d'âme, il y a trop de monde, c'est froid, quasiment mort en fait. Ca fait vraiment musée à ciel ouvert, mais ce musée-là n'est pas "habité". On ne s'attendrait pas à voir surgir d'une porte un homme en tenue traditionnelle de la cour, ou une suivante de l'impératrice, ou qui que ce soit d'ailleurs, il n'y a plus que des touristes. Je ne fais pas dans la nostalgie à un yuan mais c'est vrai qu'il manque quelque chose à cet endroit pour en faire une visite vraiment agréable.

On sort de la Cité Interdite par une première porte et après une grande place on passe la Porte de la Paix Céleste, Tian An Men. La place porte un nom prédestiné, pas vrai? On ne voit pas grand-chose en sortant, il y a trop de monde. Aujourd'hui des drapeaux jordaniens flottent aux lampadaires, on ne sait pas pourquoi. Avec Tony nous nous éloignons de la porte en elle-même pour avoir une meilleure vue, nous nous rapprochons de la barrière qui sépare le "parvis" de la route à 4 voies qui ceinture la place et c'est là qu'une demoiselle m'aborde et me demande... une photo avec sa famille!! Sa maman et ses grands-parents maternels plus exactement, qui viennent d'un petit village et dont c'est la première visite à Pékin... Me voilà donc dans un album de famille de plus en tant que "la curiosité du jour"!
Après ça nous empruntons le passage souterrain pour rejoindre l'autre côté de la route, puis nous longeons les bâtiments en direction du seul passage piéton qui rejoigne le centre de la place. Arrivés au milieu nous faisons le tour de l'obélisque, sans même tenter d'entrer dans le mausolée de Mao juste un peu plus bas sur la place vu qu'ils trouvent toujours toute sorte de prétexte pour empêcher les étrangers d'y entrer et qu'on n'a pas vraiment le temps non plus. Vous trouverez ici la présentation de la place par Tony, attention c'est en anglais! La place est assez décevante en fait parce que la vue est très limitée, l'effet de gigantisme (c'est quand même la 2ème plus grande place du monde) est gâché à la fois par la brume de pollution qui floute l'horizon, par les bâtiments de chaque côté qui "écrasent" la perspective et le mausolée de Mao en plein milieu qui bouche tout. On ne peut pas vraiment se rendre compte de la taille réelle de la place, c'est dommage.

Après ça nous sommes tous partis reprendre le bus pour aller... déjeuner!! Dans un restaurant de canard à la pékinoise, spécialité particulièrement goûtue de la capitale. Je vous laisse voir la vidéo ici, on voit bien le serveur découper la viande. Le canard on le mange dans des crêpes très fines, avec une sauce un peu sucré-salé et des légumes en bâtonnets, il y a au moins 15 plats en même temps sur la table, tout va bien! On s'en met plein le ventre, je goûte même la cervelle de canard puisque la tête est servie aussi (ça ressemble un peu à du foie, en fait) et Bob et Simon tentent l'oeil... Beurk.

Après manger nous disons au revoir aux Thailandais qui ont un avion à prendre et nous remontons dans le bus en direction du Red Bridge Mall. Quelle ne fut pas notre surprise en constatant qu'il s'agissait en fait du Hongqiao Market, plus connu sous le nom de Marché aux perles! 4 étages, dont 3 consacrés aux perles: on en trouve de toutes sortes ici! C'est déjà notre 3ème passage, donc nous pouvons aller droit au stand qui nous intéresse, où la fille est sympa et nous fait des prix. Après une heure trente à l'intérieur nous ressortons la bourse plus légère mais les bras chargés de trésors (bon, j'en rajoute un peu quand même, mais pas tant que ça!).

Retour à l'hôtel pour récupérer nos bagages, nous avons décidé de passer la soirée avec les Canadiens donc nous montons dans 2 taxis en direction de leur hôtel, filles d'un côté et garçons de l'autre (surtout un Canadien dans chaque taxi, puisqu'ils peuvent se faire rembourser). Le premier taxi fait des chichis parce qu'on a beaucoup de bagages, donc on laisse partir les garçons devant avec le leur et on en trouve un autre. L'hôtel est vraiment waou. Je préfère ne pas en parler parce que ça me rappelle toujours que je n'aurai jamais les moyens de passer une nuit dans un hôtel pareil!

On dîne avec eux et leur capitaine dans l'un des restaus de l'hôtel, un italien très goûtu (oui ça ne veut rien dire, à part que c'était très bon), et puis nous reprenons un taxi pour Changping et notre université. Ô tristesse. Ils repartent demain et nous on a encore un mois à tirer!

13 novembre 2007

Pékin, once again

Petite parenthèse pour mes lecteurs assidus: je rappelle que ces pages sont écrites presque 2 semaines maintenant après les faits; donc si j'ai l'air un peu énervé, ce n'est pas spécialement parce que je suis fatiguée. J'ai bien repris mon train-train à l'université!

L'arrivée à Pékin se passe bien, il fait super froid par rapport à Nankin (super froid tout court, O°C). On se retrouve tous dans l'entrée de la gare à attendre on ne sait quoi, on finit d'ailleurs par se faire éjecter, ilDSCN3664 semblerait qu'on encombre. On sort dans le vent froid de la capitale, certains s'extasient devant la façade de la gare, et on se déplace en direction d'on ne sait où (encore beaucoup d'inconnues, ce matin...). Finalement on arrive sur un parking de bus, on attend encore jusqu'à ce que le nôtre arrive et on part direction l'hôtel. Celui-ci est situé tout au nord du centre-ville, proche du "nid d'oiseau", le grand stade olympique. Il est pas mal, d'ailleurs, on espère presque avoir de la bouffe occidentale pour le petit-déjeuner! Espérance rapidement déçue par ailleurs, tant pis pour nous! Au moins il y a du lait, du pain de mie, du beurre et de la confiture...

Départ à 9h pour la Grande Muraille à Badaling. Une fois de plus la Muraille, certes, mais vu que ce secteur DSC01479est l'un des plus fréquentés ça peut être intéressant de voir ce que ça donne. Rien que le paysage pour s'y rendre est assez impressionnant par endroits: des montagnes vertes et oranges, un peu rocailleuses, se détachent sur un superbe ciel bleu. Les quelques segments restaurés que nous croisons en chemin semblent déjà bondés, ça promet!
En bas, le parking est très grand. On monte quelques marches jusqu'aux guichets, le vent souffle à décorner les boeufs et certains d'entre nous en profitent pour acheter qui un bonnet, qui une paire de gants, une écharpe, un coupe-vent... Avec Simon nous zieutons le Starbucks en bas de la rue, en prévision du retour.DSC01486
Le voyage commence: nous avons 1h30 pour faire la visite, sachant que la muraille est restaurée sur environ un km de chaque côté de l'entrée. Avec les garçons (Bob, Simon, Yos (Thaïlande) et Kenny) nous choisissons de ne pas faire comme tout le monde et de partir sur la droite (quand je dis tout le monde ça concerne uniquement notre groupe, il y a autant de foule de chaque côté), en direction de la tour la plus proche. Franchement, ça caille: 0°C dans le centre de Pékin, sachant qu'on est à 60km au nord, dans les montagnes, à 1000m d'altitude et qu'il y a un vent pas possible, je vous laisse imaginer la température particulièrement plaisante qui règne par ici. Encore heureux qu'il y a du soleil pour se réchauffer un peu! Je me suis transformée en Fatima pour l'occasion, mon étole autour de la tête pour me tenir chaud aux oreilles. Certes, mon élégance naturelle en prend un coup mais ceci n'étant pas l'effet majeur de mon action, on s'en fout.
DSC01496Les lieux sont bondés, la pente est raide, mais il y a une rampe pour aider les grimpeurs (tout le monde n'est pas en pleine forme), s'ils arrivent à se frayer un chemin parmi la multitude de vendeurs de souvenirs plus ou moins officiels. On se perd entre les pierres gravées, les cendriers en forme de muraille, les livres, les cartes postales, les t-shirts... En chemin, un énorme logo des JO nous dit bonjour sur l'autre versant de la montagne, difficile de s'expliquer sa présence à cet endroit précis mais après tout les Jeux sont partout à Pékin... Pourquoi pas ici? Simon et moi avons perdu le reste de la brillante équipe qui s'arrête tous les 3 mètres pour faire des photos au caractère aussi artistique qu'incontournable, mais ils nous retrouveront en haut.DSC01515
Arrivés au terme de notre périple (mais pas au bout du segment), une plateforme nous offre un superbe panorama sur la vallée en contrebas, le paysage est vraiment magnifique. Dommage qu'il y ait autant de visiteurs! La vue n'est pas du tout la même que les premières fois que nous avons visité la muraille, c'est l'automne maintenant, les couleurs ont changé, on est plus loin de la mer... Malgré la proximité relative de Pékin l'horizon est dégagé et nous permet d'admirer le paysage jusqu'assez loin; Shanhaiguan avait beau être une plus petite ville, le ciel était tellement poussiéreux qu'on ne pouvait que distinguer la mer, deviner sa présence bien qu'elle soit distante de moins de 20km.
La nature quelque peu hasardeuse de la descente (et le besoin pressant d'une boisson chaude) nous pousse à écourter notre passage. Je suis bien contente d'avoir mes gants parce que la rampe, métallique évidemment, est glaciale, comme l'air environnant d'ailleurs. Nous continuons à admirer la tenue des visiteurs: beaucoup portent le manteau long et rembourré à col de fourrure tradi dans l'Armée Populaire de Libération, loué dans une échoppe quelconque en contrebas de l'entrée. C'est encombrant, ça engonce, j'espère au moins que ça tient chaud parce que le côté pratique n'était visiblement pas la première préoccupation des concepteurs (mais ça n'est pas une caractéristique propre à l'armée chinoise, nous aussi on a ce genre de choses...). Je devrais peut-être tester puisqu'il nous en a été fourni un par l'université au milieu du mois d'octobre; quand je l'ai vu plié j'ai cru que c'était un sac de couchage militaire tellement il est épais... Bref.
De retour en bas, il nous reste un peu de temps pour prendre une boisson chaude chez Starbucks (ça va me manquer quand je rentrerai, je n'aurai plus les moyens!) et retourner au bus. Tout le monde a les nez et les joues rougis par le froid et on est contents de la promenade.

Le déjeuner se passe dans un haut lieu de la gastronomie chinoise: Kentucky Fried Chicken. Je ne supporte plus cette chaîne, les plats sont peu variés, les frites pas terribles et le poulet écoeurant; j'aurais largement préféré le MacDonald's de l'autre côté de la rue mais comme c'est l'université qui paye, le colonel choisit. Et à ma grande incompréhension KFC est beaucoup plus populaire en Chine que McDo...

Le programme de l'après-midi laisse présager du meilleur (où ça de l'ironie??): nous allons visiter le musée DSC01521militaire... Le nom exact du lieu est d'ailleurs Musée Militaire de la Révolution Populaire Chinoise. Waou. Le bâtiment est imposant avec ses 5 étages de pierre blanche surmontés d'un insigne non déterminé et son entrée flanquée de deux statues dans le plus pur style réaliste socialiste (à gauche le peuple, à droite les armées, comme c'est original).
Le hall d'entrée annonce la couleur: une statue gigantesque de Mao trône en plein milieu,DSC01526 les murs sont couverts de tableaux révolutionnaires, faut vraiment être fana. Le hall principal du rez-de-chaussée est occupé par des chars, avions, missiles en tous genres, deux volées de marches mènent à l'étage où sont exposées des tonnes et des tonnes d'armements divers et variés, ça va du sabre japonais au fusil-mitrailleur en passant par le revolver et le canon anti-aérien. D'autres salles nous présentent des statues (mais de qui??), mais le plus intéressant est encore plus haut (salles découvertes complètement par hasard, rien n'est en anglais dans ce musée) et concerne les guerres de l'époque dynastique, la formation de la Chine. Ca c'est chouette, et probablement plus objectif que d'autres salles. C'est ainsi l'occasion de voir en vrai des soldats de terre cuite de Xi'an puisque quelques-uns ont été amenés au musée, avec quelques chevaux; on voit que les gens n'étaient DSC01532pas grands à l'époque, et les chevaux non plus (cela dit, beaucoup de Chinois sont encore assez petits, donc bon...). Pas de bol, j'avais laissé mon appareil à Simon, qu'on a perdu après avoir cherché les toilettes. Rien à voir, mais j'en profite au cours de la conversation pour apprendre un truc dont les Américains se gardent bien de se vanter, c'est qu'ils ont essayé d'envahir le Canada il n'y a pas si longtemps (à l'échelle de leur histoire)... Et qu'ils se sont pris une raclée!
Visite assez prévisible, pour résumer. Rien d'extraordinaire dans ce musée, surtout qu'il est relativement hermétique aux étrangers non-sinophones.

Le soir est consacré à un dîner officiel avec des hauts gradés de l'APL. Nous ressortons l'uniforme pour nous rendre au Centre de Réception pour les Hôtes Etrangers du Ministère de la Défense. Hall d'entréeDSCN3730 gigantesque, hôtesses en tenue traditionnelle (rouge) et gants blancs, l'accueil est sympathique. Une fois de plus nous nous retrouvons les deux filles à la table principale, avec le colonel supérieur responsable de la formation dans l'APL et d'autres colonels à la fonction plus floue (personne ne daigne se présenter et on s'en fiche un peu, en fait). Le menu est sur la table: 3 entrées, 3 plats principaux, etc. Ca a l'air fort goûtu, à l'exception du plat d'escargots annoncé... Bref peu importe. Ce soir on trinque au maotai, l'alcool de riz local à 56°, ça envoie du pâté comme truc. Et une fois de plus, "gan bei"! Sinon, c'est pas drôle. D'ailleurs on découvre la manière locale de porter des toasts: après le premier porté par le plus gradé/ancien/autre (rayer les mentions inutiles) tout le monde peut se lever et aller d'une table à l'autre, sauf que la politesse veut que ce soit le plus jeune qui aille vers le plus ancien proposer un toast pour lui montrer son respect. Le colonel supérieur a vraiment un DSCN3726entraînement à l'alcool qui tient la route parce qu'il se tape les toasts de tout le monde: les 7 délégations étrangères, les autres colonels, les cadets chinois... Moi j'ai bu 12 verres de maotai, j'ai un peu chaud aux oreilles mais tout va bien vu que j'ai mangé et bu du jus de fruits, du yaourt... J'ai bien dilué!
A noter les remarques fines et cohérentes des officiers chinois: après le 2ème toast de maotai, le colonel dit que si c'est trop fort pour les dames (la capitaine interprète est aussi à notre table), on peut toaster avec autre chose; 3 secondes plus tard, il dit bien que si on ne boit pas de maotai on n'est pas un vrai soldat. Boooon... Tout va bien, ce n'est qu'une démonstration de plus du fond machiste de l'APL (auquel les femmes qui en font partie participent largement, il faut le reconnaître): les femmes doivent être protégées, elles sont fragiles... Vaste blague.

Certains choisissent de passer leur dernière soirée sur Pékin dans les bars, en ce qui me concerne je préfère le confort de mon lit!

13 novembre 2007

Enfin!!!

Eh oui, le dernier jour!! Pas trop tôt... Ce n'est pas pour faire ma mauvaise langue mais bon, quand même, j'ai un peu eu l'impression de revenir au 3ème Bataillon par moments, en encore plus chiant puisqu'en chinois. Bref, le dernier jour est consacré à des visites. Premièrement, l'ancien palais présidentiel de Nankin, puis un grand parc au nom impossible, on retourne manger au campus puis on se fait le mausolée de Sun Yat-Sen, héros de la révolution démocratique chinoise. Le soir, dîner d'au revoir avec les colonels de l'université et les cadets qui nous ont accompagnés, puis départ en train.

DSC01369Le palais présidentiel de Nankin est un bâtiment sympathique, je suis sûre que nos présidents se sentiraient beaucoup plus détendus s'ils habitaient dans un endroitDSC01380 comme ça. C'est joli, plein d'arbres, il y a même des plans d'eau, c'est relativement petit... C'est à taille humaine, en fait, contrairement à beaucoup de lieux officiels ici, et ça fait plaisir. On se promène à l'aise à l'intérieur, on arrive même à semer nos hôtes chinois, on fait des photos... A un endroit, de vieux généraux attendent assis de rentrer dans un bâtiment, pas loin d'une table de pique-nique en plastique avec un joli parasol bleu rouge et jaune très typique, planquée derrière des rochers. Un peu plus loin, un grand bâteau en pierre et en bois "flotte"  à côté d'un pont. Et on atteint finalement le clou de la visite, le DSC01385musée Sun Yat-Sen. 2 étages retracent la vie et l'oeuvre du père de la Chine moderne, sujet passionnant s'il en est. Je ne saisis pas tout puisque tout est en chinois mais ça a l'air très intéressant. Je n'en crois pas mes oreilles mais il semblerait que ce monsieur ait utilisé "La Marseillaise" en fond sonore de saDSC01389 proclamation de la République de Chine. Waou. C'est bien l'endroit le plus improbable de la Terre où entendre notre hymne national! Quel hommage.
Le palais est quand même un peu trop grand pour qu'on visite tout dans le temps imparti (visite à la chinoise=visite au pas de course), on s'abstiendra donc de la partie bureaux du lieu. Trop dommage!

Direction le parc pour la promenade suivante. C'est un endroit énorme, apparemment DSC01404naturel (en tous cas c'est ce qu'on m'a répondu quand j'ai posé la question), on peut faire le tour du lac ou aller se balader sur l'île au milieu. Ayant promis de boire un café (ou autre chose, j'ai horreur du café) avec nos camarades allemands, je parviens à esquiver la séance photo. Nous cherchons donc un endroit où boire unDSC01408 coup et devant l'abondance la pénurie de tels lieux nous nous installons sur la première table de pique-nique en plastique que nous croisons pour déguster un bon verre de thé brûlant. On récupère le verre plein, avec les feuilles de thé au fond comme on le boit ici, et la dame nous amène une thermos pour refaire le plein quand le premier verre est vide. Je suis avec les Allemands, Simon le cousin du Canada et quelques Chinois, on rigole bien, on discute, pendant ce temps Guillaume fait du tandem avec un type de son groupe, c'est drôle. Et c'est là que j'assiste à la scène la plus incroyable de toute ma vie (et pourtant j'en ai vu des trucs surprenants en Chine, mais alors là ça bat vraiment des records): un monsieur arrive avec son fils d'1 ou 2 ans, le pose debout sur la table à côté de la nôtre. Jusque là, rien d'étonnant, on ne fait pas plus attention que ça, à part que Simon me fait remarquer que le petit a "le paquet à l'air", ah bon j'avais pas vu. Et alors là mes yeux s'écarquillent, le gamin est en train de... faire pipi sur la table!!! Le monsieur écarte un peu son pantalon (auquel il y a une fente entre les jambes, on comprend bien pourquoi), et nous regarde en souriant, visiblement très fier de l'attention que nous portons à son fils. Je suis explosée de rire, tout le monde d'ailleurs est mort de rire, les Chinois n'ont pas trop l'air de comprendre ce qu'on trouve si drôle, Dominik va faire une photo... Un pur moment d'anthologie, d'ailleurs je rigole encore en y repensant. Ah la la, le choc des cultures! Il est déjà temps de rentrer au bus, on trouve le temps sur le chemin de faire une photo avec 4 gosses d'une école primaire du coin (l'un parle bien super anglais, d'ailleurs, ça promet pour l'avenir) et on retourne au campus déjeuner.

Après manger, départ pour le mausolée de Sun Yat-Sen (eh oui, encore lui), enfin c'est ce qu'on suppose DSC01413parce qu'une fois de plus l'emploi du temps n'est pas très clair. On découvre donc que sur le même site gigantesques sont situés plein de trucs, entre autres le fameuxDSC01414 mausolée et des tombeaux Ming. Avec Simon et un collègue chinois nous choisissons de ne faire que le mausolée, vu le nombre de marches il est probable qu'on n'aura pas le temps de voir quoi que ce soit d'autre. Avant même d'entrer sur le site on est envahis par les boutiques de souvenir, surtout ne pas oublier qu'on a un temps limité! Nous commençons donc l'ascension, non sans avoir remarqué un bataillon de cadets chinois en uniforme, suants, la gourde autour du cou. Quid? Nous verrons.
En chemin nous croisons une pierre gigantesque qui explique (apparemment) que Sun Yat-Sen est enterré DSC01429là. Heureusement que c'est précisé, on n'aurait pas deviné. Nous sommes dépassés par des cadets du groupe aperçu précédemment, eux aussi doivent avoir un horaire strict. Du coup, ils montent en courant... Bref, en haut on se trouve un peu face à un remake des Invalides: passé le hall d'entrée où trône une statue énorme du brave monsieur Sun, on pénètre dans une salle circulaire dont le centre est creusé d'une sorte de fosse où repose un cercueil (devinez qui est dedans???) couvert d'un gisant du père de la Chine moderne. DSC01434On fait le tour rapidement car l'absence quasi totale d'aération couplée au nombre de visiteurs rend l'air assez irrespirable. A la sortie, nous tentons d'échapper à la foule en nous dirigeant vers le jardin censé être à l'arrière du mausolée, en fait il est au-dessus. Là nous retrouvons nos Allemands, l'air blasé pendant qu'ils fument leur cigarette, et nous apprenons ce qu'il en est en fait des cadets chinois de tout-à-l'heure: ils sont venus à pied de l'université... Soit environ 25 bornes. Et ils reviennent ensuite à pied. Argh.
C'est bientôt l'heure du départ, nous redescendons vers le bus, avec un peu d'avance pour pouvoir trouver quelques petits souvenirs.

Nous remettons l'uniforme pour le dîner d'au revoir, dans un restau 4 étoiles apparemment, ça peut être sympa. En effet c'est assez classe, ça donne une bonne première impression.
À table me voilà bien embêtée, je suis entourée d'inconnus aux noms étranges... Par chance les officiers ne sont pas encore arrivés, j'échange donc mon marque-place avec celui de mon voisin d'en face à gauche, et DSCN3621je me retrouve à côté de Simon! Déjà, ça va être plus drôle. Quand arrivent les officiers je m'aperçois que j'ai bien fait de changer de place, un seul de mes voisins (et pas direct en plus) parle l'anglais. Nous découvrons ce qu'est un banquet à laDSCN3633 chinoise: entre 10 et 15 plats qui s'enchaînent, avec plusieurs entrées, des viandes, des poissons, des légumes, des desserts. Et bien sûr le fameux "gan bei", le toast local, que l'on fait ce soir au vin rouge (chinois, d'ailleurs on me demande mon avis sur sa qualité... bien obligée d'inventer un truc, je n'y connais rien!). La subtilité du "gan bei" c'est que ça se fait cul sec, il m'a fallu quelque temps pour comprendre, mais comme on trinque au vin rouge on peut se permettre de prendre des petits verres (ou pas, c'est quand même pas trop agressif). Un truc surprenant dans un dîner officiel chinois c'est que tout le monde se lève tout le temps pour porter des toasts avec tout le monde. On boit à tout mais surtout à l'amitié entre nos peuples et à la paix dans le monde.
A la fin du dîner, petit discours pour célébrer la réussite du programme, encore quelques photos, et puis tout le monde se barre. Ben ouais, en Chine on ne traîne pas à table, quand c'est fini c'est fini. Certains des cadets sont complètement raides, ils ne tiennent pas très bien l'alcool en fait.

De retour à l'université on se dépêche de se changer, les adieux sont émouvants, il y a même des Chinois qui pleurent. Et ceux qui restent sur place (seuls 5 chanceux peuvent nous accompagner à Pékin, dont le DSCN3656plus bourré de tous) font même une haie d'honneur aux bus quand nous partons enfin.
Bonne surprise en arrivant à la gare, nous voyageons en première classe! Il y a 4 couchettes par compartiment, nous sommes avec le Canada, l'Allemagne avec les USA, les Egyptiens tous seuls (ils sont accompagnés d'un général de chez eux et ont tellement de bagages qu'il a fallu les aider à les porter pour monter dans le train)... Ma collègue Ariel a l'honneur de partager la cabine des officiers chinois, elle est ravie, je crois qu'elle n'ose même pas y rentrer tant elle est intimidée.
Les garçons vont boire avec les Allemands et les Américains, nos amis d'outre-Rhin ayant fait le plein de bières locales avant de partir. Ils rentreront vers 1h du matin, on leur a laissé les couchettes du bas. Nous discutons un peu avec Myriam avant de dormir, c'est sympa. On dort bien dans ce train, avec de vrais oreillers et une vraie couette pour nous tenir chaud. Il y a même une télé, c'est le film "Patton" qui passe (en VO mal synchronisée) avec des écouteurs pour ne pas gêner les autres voyageurs. La salle de bains est grande, propre et lumineuse, avec un grand miroir et 2 lavabos. Les toilettes aussi ne sont pas mal, bien plus propres qu'à l'habitude! Il ne reste plus qu'à attendre l'arrivée à Pékin, prévue pour 6h45 environ.

13 novembre 2007

On nous a dit quoi déjà? "Have fun"?!

Le 26 octobre est encore une super journée, bien que le programme s’annonce un peu plus marrant. NousDSCF3905 commençons la journée par une nouvelle séance de morning drill, qui consiste ce matin en un jeu de tir à la corde. Les deux équipes ont été formées quelques jours plus tôt et nous devrons affronter deux autres équipes formées de cadets ne participant pas au programme. Forts de notre longue expérience de cet exercice ô combien intellectuel, nous nous préparons. Malheureusement la première équipe du programme, malgré les conseils avisés de Guillaume, est dévorée en quelques instants par la première équipe locale, dont la technique est certes surprenante mais efficace : accroupis au ras du sol au départ, les tireurs se couchent quasiment par terre pendant l’épreuve. Je soupçonne que leur réussite est en partie due à la qualité antidérapante de leurs semelles (ça doit bien être la seule qualité de ces chaussures, d’ailleurs, pour les avoir portées plusieurs fois je sais que marcher avec doit être un vrai cauchemar). Cependant, ayant bien assimilé laDSCF3962 technique locale nous sommes mieux en mesure de nous opposer à nos adversaires et nous remportons donc une victoire éclatante !

Après  ces instants d’euphorie, les étrangers et les cadets des autres académies chinoises sont mis sur deux rangs pour recevoir un cadeau, une nouvelle plaque-souvenir de 2 kg à ajouter dans nos valises. Ca part d’une bonne intention mais tout le monde ne vient pas d’Amérique du Nord et n’a pas la possibilité d’emporter 2 fois 25 kg de bagages ! Et la traditionnelle photo-souvenir.

Viennent ensuite le petit-déjeuner et la fin des présentations : sept académies supplémentaires ce matin. DSCF4045Interventions remarquables : West Point, parce qu’au lieu de 10 minutes on a eu droit à environ 40 ou 45 minutes de présentation, puis les questions ; et l’UST de l’APL, notre université hôte, parce que ce fut un impressionnant exemple de bourrage de crâne. Dommage que je ne puisse pas joindre à cet texte le Powerpoint et que j’ai raté en vidéo le meilleur moment de l’intervention, ça aurait été très instructif.

Les présentations finies je ne sais plus quel haut responsable de l’université nous félicite pour le bon niveau de nos interventions ainsi que pour notre bonne volonté tout au long de la semaine, c’est formidable, tout le monde il est beau tout le monde il est gentil, même les cadets égyptiens qui n’ont pas dit un mot et ont passé un DVD nul à pleurer. Bref, on commence à avoir l’habitude de recevoir des fleurs.

J’ai oublié de préciser qu’entre la veille au soir et ce midi nous avons tous récupéré des tenues de basket, parce que cet après-midi a lieu un match entre les deux sections du programme. Moi aussi j’en ai eu une, taille XXL (il n’y avait qu’un XL pour toute la compagnie), bien que j’ai rappelé quinze fois que 1. je ne sais pas jouer et 2. j’ai horreur de ça. Non que je déteste, mais je n’aime pas y jouer. Je suis nulle, en plus ! Avant le match, nous avons 1 heure de discussion de groupe où tout le monde se retrouve dans une chambre et parle chacun son tour de ses impressions sur la semaine, comme quoi on est tous amis pour la vie, on a énormément appris et on n’oubliera jamais cette expérience formidable et blablabla. Une fois que le tour est terminé, nous reprenons l’activité en cours, c’est-à-dire l’échange des adresses mails.

Mais le temps passe vite et il faut se changer pour le match. Le chef de groupe me dit que si je ne joue pas, je ne suis pas obligée de me mettre en tenue de basket mais ma bonne conscience me souffle que si j’ai eu une tenue c’est pour la mettre et donc je me change, supposant que je ne serai pas obligée de DSCN3479jouer. J’enfile quand même mon cycliste et mon t-shirt de Coët parce que vu la taille de l’ensemble et étant donné la liesse populaire (en toute modestie) qui seDSCN3490 déclenche à chacune de mes apparitions publiques, je préfère éviter que tout le monde voit mes sous-vêtements. À l'arrivée sur le stade nous avons le plaisir (ou pas) de constater que notre match va se jouer devant une foule en délire... Il y a même des pom-pom girls. Et malgré mes nombreuses dénégations, vu que je suis appelée lors de la présentation des équipes je soupçonne que je vais être obligée de jouer (sur la photo je suis outrée de voir que Bob n'est pas appelé...). Cela dit, ni Simon le Canadien ni Robert n'ont envie de jouer non plus, mais pas le choix! D'autant plus que les Chinois sont persuadés que (je cite) "le basketball est le sport national aux Etats-Unis". Ahah. Bref, après avoir mené pendant le premier quart-temps nous perdons le match sur un score pas déshonorant, et puis après tout on s'en moque. Je n'ai aucune honte à avoir prouvé que je suis nulle au basket, de toutes façons je les avais prévenus, mais non visiblement j'ai "très bien joué". Cette manie de faire des compliments en permanence!!!

DSC01355La soirée est consacrée à un night tour pour voir des places of interest de Nankin. En fait de lieux intéressants on nous dépose sur un parking en plein centre-ville pour faire un tourDSC01364 des centres commerciaux les plus typiques. Je me marre. Nos charmants guides ne nous lâchent pas d'une semelle et ne semblent pas très bien saisir pourquoi nous ne tenons pas à visiter l'équivalent local des Galeries Lafayette... Nous passons donc la soirée à errer dans les rues, entourés d'immeubles plus hauts les uns que les autres, bureaux, hôtels, malls en tous genres. Le seul truc marrant de la soirée c'est quand nous croisons nos collègues égyptiens assis à l'arrière de scooters, il semblerait qu'ils aient loué à leur propriétaire un tour du coin. C'est vrai que c'est fatigant de marcher pendant une heure... D'ailleurs même si tout le monde est là à l'heure au bus (voire en avance), nous devons quand même les attendre. Ce sont peut-être les seuls à s'être amusés ce soir-là!

Mais contrairement aux apparences, la nuit n'est pas finie. Moi qui n'espérais qu'une seule chose en rentrant, pouvoir aller me coucher, me voilà fort déçue. Arrivés au campus à 21h55 environ, le traditionnel rassemblement nous apprend (en chinois bien sûr) que dans 5 minutes nous devons être rassemblés devant le bâtiment, en uniforme, parce que le commandant de compagnie veut nous parler. C'est une blague????!! Eh bien non. Evidemment, quand on habite au 5ème étage, faire l'aller-retour et se changer en 5 minutes, c'est quand même très fort. Mais bref, bien obligés de le faire quand même, je suis furieuse. On redescend, tout ça pour se prendre un savon (en chinois toujours, pas moyen de comprendre, à part sa tête énervée je ne saisis pas de différence avec ses discours habituels) apparemment parce qu'on est en retard, blablabla... Je craque. L'orage passé, nos hôtes chinois s'excusent, ce n'est pas de notre faute, ils sont responsables, etc. Ils s'excusent tout le temps, de toutes façons. Impossible de leur expliquer que ça n'a pas de bon sens! C'est le bordel en permanence, les horaires ne sont jamais les mêmes, on a les ordres au dernier moment, et on s'étonne qu'il y ait du retard. Certes, les Egyptiens le font exprès, ils sont systématiquement à la bourre à chaque rasso, mais nous faire nous changer à cette heure-là pour ça, c'est ridicule. Je soupçonne d'ailleurs qu'il n'y a qu'ici qu'il est possible de faire ça, chez nous ça ne serait jamais passé, et d'ailleurs quel est l'intérêt? Comme si on comprenait moins bien en civil qu'en uniforme... Je rappelle à l'aimable assistance que nous sommes les mêmes personnes, et que nos facultés intellectuelles bien que parfois limitées restent semblables. Ca ne sert à rien de s'énerver de toutes manières, pour leur avoir posé la question il ne leur viendrait même pas à l'idée de contester les ordres, ni même simplement de les discuter.

Et comme si ce n'était pas assez, le capitaine veut encore voir les délégations française, canadienne et allemande. Certes il a un lit dans son bureau mais faudrait pas que ça devienne une excuse pour emmerder encore plus le monde. Ben si. Il veut savoir, pour la 24 millionnième fois, quelles sont nos impressions et nos suggestions sur le programme. Evidemment, soyons subversifs et objectifs! Vaste blague. Après 20 minutes d'une discussion passionnante à bâtons rompus (très visiblement le capitaine s'en fout de ce qu'on a à lui dire) il nous offre le petit cadeau souvenir qui va bien, un autre truc qui pèse une tonne dans le sac? Non, un stylo-porte-clés-lampe-torche. Waou. Il est vraiment temps d'aller se coucher.

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6 novembre 2007

Un jour de plus

Je suis à court de titres palpitants... Désolée! Cela dit le 25 octobre n'a rien eu d'exceptionnel non plus.

Mis à part que comme il pleuvait la séance de morning drill-course à pied a été annulée, rien de très intéressant. On a commencé la journée par encore un cours, j'avais choisi "sécurité Internet" mais en fait ce n'était pas ça, c'était un cours sur les réseaux téléphoniques. Moyennement intéressant, en plus obligée de me mettre au premier rang mais j'en ai encore profité pour demander à mon voisin "Kenny" (un des deux cadets venus nous accueillir à l'aéroport) de m'apprendre d'autres trucs en chinois.
Après ça, "discussion de groupe". C'est-à-dire qu'on est allés dans une salle où nous attendaient cinq SNV32421cadets ne faisant pas partie du programme, pour qu'ils nous posent des questions sur tout et n'importe quoi et qu'on n'ait pas l'impression de perdre du temps (raté). En tout cas, ça s'est passé comme ça dans mon groupe. Tous assis autour d'une table ovale garnie de paniers de fruits (bananes, raisins, oranges chinoises qui sont plutôt des mandarines...), on discute. Les questions portent sur tout, du romantisme de la France (pour la 20 millionième fois) à la formation des élèves à West Point (d'ailleurs, on dirait que ça intéresse beaucoup plus les Chinois que Saint-Cyr... me voilà fort perplexe...). Et puis au bout d'un moment ça part vraiment en live, tout le monde se lève et passe d'un côté de la table à l'autre, je me remets à l'écriture... Un des cadets de l'Air Force chinoise qui fait partie de mon groupe en profite pour me demander en quoi consiste la formation et l'entraînement physique des élèves de l'Ecole de l'Air chez nous, parce qu'il existe un programme d'échange entre leur école et la nôtre et il s'apprête à passer l'examen de sélection des cadets qui seront envoyés à Salon (c'est clair?). Il a l'air assez inquiet, il faut dire qu'il n'a pas vraiment le physique d'un pilote mais c'est difficile de juger de sa condition parce que d'après ses dires l'entraînement physique chez eux est plus exigeant car les parachutistes sont rattachés à l'Armée de l'Air et donc l'entraînement leur est adapté. Je ne savais pas que les paras chinois faisaient partie de l'Armée de l'Air, je suis même assez surprise en fait. Il me semblait pourtant plus logique que les paras soient dans l'Armée de Terre, ce sont des combattants après tout...
Mais bref sur ce l'heure du déjeuner arrive et nous nous dépêchons de prendre des photos de groupe avant de nous séparer.

DSCF3893Et l'après-midi entame la longue série des présentations des différentes académies: chaque école a dix minutes pour le Powerpoint et la présentation, puis pareil pour  les questions. On passe à peu près par ordre alphabétique donc c'est le Canada qui commence, leur présentation est intéressante et donne un bon aperçu de ce qu'ils font dans leur académie. Et pour nous qui trouvons qu'un mois de vacances l'été c'est court, on s'aperçoit qu'on n'est pas si mal lotis parce qu'eux ils passent leurs 3 mois d'été à faire du terrain!! Avec quelques pauses de temps en temps mais quand même... D'ailleurs plus ça va et plus on s'aperçoit qu'on n'est pas si malheureux en fait! Nous sommes parmi les plus libres! Et d'ailleurs vient rapidement notre tour, je vous passe juste les détails pour en arriver au plus extraordinaire, un truc qui m'a vraiment fait tomber à la renverse. A la fin de la présentation, pas trop mal de l'avis général mais manquant un peu d'explications sur l'esprit cyrard selon nous, arrive le temps des questions. Jusque là, rien que de très normal. Et là, un cadet chinois se lève et demande le micro; déjà il faut lui faire répéter trois fois la question mais rien à faire, impossible de comprendre, que ce soit à cause de son accent ou deDSC01274 sa façon tarabiscotée de poser sa question. Il répète alors en chinois et le cadet préposé au micro traduit en anglais: "Il dit qu'il a entendu dire que la France est un pays très romantique, pouvez-vous confirmer?" ... Stupéfaction, me voilà atterrée... Mais qu'est-ce que ça vient faire là après un exposé sur une académie militaire???! La seule réponse que j'ai trouvée pour rester polie ça a été: "Je ne pense pas que l'Armée de Terre française soit particulièrement romantique...", apparemment c'était une bonne réponse vu que tout le monde a applaudi, les Américains et les Allemands étaient morts de rire. Ca ne valait pas le coup de s'énerver pour ça, de toute façon! Pour relever un peu le niveau, on a quand même eu des questions intéressantes après.
Après nous passent les Allemands, Guillaume trouve le moyen de faire une mauvaise blague sur l'insigne de leur école (on dirait qu'ils le font exprès, aussi...) qui me fait beaucoup rire, cela dit. Leur présentation est intéressante, c'est pas mal d'apprendre comment travaille leur Armée de l'Air. Par ailleurs la réponse qu'ils apportent à une très bonne question fait remonter leur côte de popularité dans ma liste personnelle!

DSC01320Le soir, on recommence la bonne expérience de la dernière fois avec un dîner à l'extérieur, cette fois chez des officiers. Ariel m'accompagne encore mais le cadet étranger avec moi est un Indien, il me rappelle vraiment un copain de l'école primaire et du collège, c'est drôle. L'officier chez qui nous allons vit avec ses beaux- parents et sa fille dans un appartement assez grand avec balcon, dans l'équivalent local de la cité-cadres de Coët (comme tous les enseignants et membres de l'encadrement de l'université, visiblement); son épouse travaille à Shanghai donc nous ne la verrons qu'en photo. Le repas est très bon, la soirée se passe agréablement, la petite (6 ans) est mignonne, nous ne voyons pas le temps passer! Le cadet indien et moi nous payons même un fou rire grâce à nos collègues chinois. J'explique: Joshi racontait comment dans son pays la religion est libre et dans son armée il y a des pratiquants de quasiment toutes les religions, moi j'ajoute que dans l'armée française également la religion est libre à condition qu'elle ne soit pas ostentatoire (je ne m'étendrai pas sur les détails liés à Saint-Cyr) mais qu'en revanche il nous est interdit d'appartenir à un parti politique, Joshi confirme qu'il en est de même chez lui. A quoi Ariel me répond tout naturellement que c'est pareil en Chine, soutenue dans sa déclaration par les hochements de tête appuyés de l'officier et des deux autres cadets chinois présents. Nous nous sommes regardés et pendant que les Chinois se confortaient mutuellement dans leur idée, Joshi me souffle: "Mais ils n'ont pas de partis politiques ici!!!" d'un air ahuri, ce qui me fait beaucoup rire. "T'inquiète pas, c'est la Chine!" est la seule réponse sensée qui me soit venue à l'esprit... Par ailleurs, Ariel ne m'avait-elle pas expliqué d'un airDSC01324 convaincu que pour avoir passé quelque temps dans sa famille au Texas quand elle était plus jeune elle trouvait sincèrement que la vie en Chine était meilleure que la vie aux Etats-Unis? Je vous entends d'ici parler de lavage de cerveau, eh bien oui c'est le bon terme.
En dehors de ce moment très drôle pas d'incident notable. Après le dîner nous sommes passés au salon prendre un thé, c'était sympa, on a fait plein de photos avec la petite. L'heure du départ est une fois de plus arrivée trop vite et nous remontons dans le minibus après avoir chaleureusement remercié l'officier de son accueil.

5 novembre 2007

Un nouveau jour commence...

... qui ressemble furieusement au précédent!! Encore du morning drill en tenue de combat, ce sont des tractions et des barres parallèles ce matin. Les Chinois crassussent parce qu'ils se servent de tout leur corps comme d'un "balancier" pour que ça soit plus facile! Ensuite petit-déjeuner puis direction les salles deIng_ni_rie_des_routes cours du campus principal pour 2 heures de leçons suivies de 2 heures de visite. Point positif: pas besoin de prendre le bus cette fois! J'ai choisi "ingénierie des routes" ce matin, mais qu'est-ce qui m'a pris?? De toutes façons le cours est en chinois donc ça me laisse du temps pour faire autre chose, déjà qu'en français je n'aurais pas compris grand-chose... Mon hôtesse et voisine de cours en profite à ma demande pour commencer à m'apprendre à écrire quelques trucs en chinois, c'est quand même plus simple de pouvoir lire les choses de temps en temps. En dehors de ça, le cours se passe comme en France, en plus silencieux.

Je fais une petite parenthèse pour expliquer un truc: ma voisine je vais l'appeler Ariel à partir de maintenant (oui comme la Petite Sirène de Disney, c'est elle qui a choisi ce prénom...) bien que là-bas je l'appelais par son nom chinois mais ils ont un grand sens du secret ici, du coup tous les cadets ont interdiction de se servir d'Internet pendant qu'ils sont à l'académie (je me demande bien comment ils peuvent bosser sur les réseaux, d'ailleurs). Soit-disant pour des raisons de secret-défense, mais je ne vois pas trop à quoi ces jeunes pourraient bien avoir accès qui soit confidentiel. Mais bref, fin de la parenthèse.

Après les cours, la visite. Une fois de plus des labos, une fois de plus des ordinateurs... D'ailleurs si je me souviens bien, c'est là qu'ils nous ont montré le labo où les cadets en majeure informatique apprennent àSNV32376 pirater nos réseaux... Et le musée de l'Université des Sciences et Technologies de l'Armée Populaire de Libération!! Un moment d'anthologie, malheureusement gâché par le fait que nos deux charmantes guides ne parlent que le chinois... une fois de plus c'est d'une logique implacable... une majorité d'étrangers non-sinophones et une présentation entièrement en chinois... Enfin bon. Je ne m'inquiète plus, comme dirait Robert: "It's China!" Les héros de la Grande Révolution nous font de l'oeil, tout comme les brillants anciens de l'université, on se sent très à l'aise. A la fin de la visite on a même le droit, que dis-je l'honneur, de laisser notre empreinte sur le livre d'or du musée... Ca fait vraiment plaisir.

Après le déjeuner et la sieste, une nouvelle activité riche de surprises nous attend: military tactical training. A la chinoise, of course. Attention, ça va faire mal, âmes sensibles s'abstenir.
Bis__ceci_est_un_champ_de_tir_On monte donc dans le bus direction le champ de tir. Déjà il est loin, environ 20 minutes, on traverse la moitié de la ville pour s'approcher d'un coin assez délabré. On rentre dans un champ après avoir passé une sorte de portail ouvert aux quatre vents. Et là à la descente du bus surprise!! que voit-on au fond du champ de tir??? Je vous le donne en mille: des vaches!! (la preuve en image). Les Chinois répondent très naturellement à nos questions que c'est tout-à-fait normal, que normalement il y a une dame qui les gardent mais que pour le moment elle n'est pas là. Les bras m'en tombent. Tout le monde s'approche ensuite de colonnes de flingues posés au sol avant d'en récupérer un chacun. Ils ont l'air pas mal, on dirait un peu des fusils jouets en plastique, je ne m'attarderai pas plus là-dessus on m'accuserait d'espionnage. Et donc après des explications plus que sommaires (et en chinois) on commence le tir: 200m couché en automatique (ah ouais, super pour la précision), 150m genou à terre et 100m debout (au coup par coup). Sans bouchons d'oreille bien sûr, personne n'en a fourni; on essaye de s'en faire grossièrement avec des mouchoirs en papier mais vu qu'ils ont interdit au groupe avant nous de les mettre on les enlève pour le premier tir. Etant donné le résultat sur mon acuité auditive (je n'entends plus rien pendant plusieurs secondes, et j'aurai des sifflements d'oreille pendant 3 jours) je les remets pour le tir suivant mais ce n'est guère mieux. Ah oui j'oubliais de préciser l'épisode extraordinaire de la vache venue se mettre en plein au milieu des cibles entre deux séries de tireurs... Et le cadet qui lui a couru après pour l'écarter du champ de tir... Cadet qui faisait d'ailleurs partie de ces joyeux volontaires envoyés se planquer dans des trous devant les cibles pour aller aux résultats entre deux tirs (oui je sais, on faisait ça dans les années 50 aussi...). Je n'ai pas osé demander ce qu'il se passerait si par accident j'en tuais un, j'ai eu trop peur de la réponse.
Après la démonstration brillante de nos qualités de tireurs, nous avons l'insigne honneur de présenter aux autres cadets les "techniques de combat" de nos pays respectifs. Je précise qu'entre-temps nous avonsIMG_0041 rendu les jolis flingues (qui sont d'après ce qu'on nous dit la dernière génération des armes chinoises) et récupéré des trucs qui doivent avoir au moins 50 ans vu la crosse en bois, la longueur de l'arme (environ 1m... on le voit bien sur la photo) et son côté pratique particulièrement sous-développé. Les Chinois nous montrent vaguement comment eux font (pas très impressionnant, à part la synchronisation entre les deux cadets), et la seule chose que j'en retiendrai c'est que vraiment ils doivent avoir une bonne expérience de la guerre révolutionnaire, mais que c'est leur seule expérience de la guerre et qu'ils ont raison de se limiter aux médics et aux sapeurs dans les OPEX... Bref on essaye de leur montrer au mieux ce qu'on a retenu de l'ISTC, mais c'est sûr qu'à côté des deux cadets US ou même canadiens on fait un peu guignols! C'est pas grave, tout le monde applaudit comme d'habitude. Une fois ça terminé tout le monde remonte dans le bus direction le campus. En passant on croise la propriétaire des vaches qui vient surveiller son bien. J'avoue que j'aurais bien plus de trucs à dire mais c'est difficile, déjà que les blogs sont hyper surveillés ici je ne vais pas commencer à donner mon avis sur la situation... Je ne suis pas très objective!

Mais juste après le dîner, qui a eu lieu à 18h comme tous les soirs (vague impression d'être revenue en prépa), on a re-pris le bus pour aller sur un autre campus où devait avoir lieu une "soirée spéciale" (les cadets chinois ont d'ailleurs essayé de nous apprendre une chanson du groupe Westlife que nous étions censés chanter sur scène; mais pourquoi ils ne connaissent que les pires daubes musicales???? la seule chanteuse française qu'ils connaissent c'est Hélène...). Bref nous entrons alors dans un amphi blindé de monde sous les applaudissements et nous nous installons dans des fauteuils confortables. On nous fait passer des programmes de la soirée, ça a l'air sympa mais nous ne savons pas du tout à quoi nous attendre et je dois bien admettre que nous prévoyons le pire.
DSC01278Entrent alors en scène 4 jeunes personnes en uniforme, ce sont les présentateurs de la soirée. 2 parlent chinois, en alternance avec les 2 autres en anglais. Et alors commence un des meilleurs moments de tout le stage, à mon humble avis. Je ne sais pas combien de temps le spectacle a pu durer, mais ça a été un enchantement permanent. Et ce qui est extraordinaire également, c'est que tous les artistes présents ce soir-là sont aussi des cadets! En fait, l'Armée leur offre une place uniquement parce qu'ils ont ce talent, leur majeure est musique, ou danse, ou kong fu ou je ne sais quoi, et ils ne font que ça! La première performance était une chanson traditionnelle chinoise nommée "Chanson du jasmin", à voir ici. Toutes les vidéos seront d'ailleurs en ligne dès demain. C'était splendide, et une très très bonne soirée!

2 novembre 2007

Enfin un bon moment

Super soirée en perspective, on a rendez-vous chez un professeur du campus pour le dîner, en uniforme of Le_professeur__son__pouse_et_sa_fillecourse. On arrive et madame nous fait mettre des petits chaussons en plastique bleu sur nos chaussures d'uniforme pour ne pas abîmer le plancher, et nous faisons connaissance avec la famille: monsieur, le professeur en question; madame, enseignante également sur le campus; et la fille de 16 ans, dont je ne me rappelle pas le nom. J'ai oublié de préciser que les dîners se font par groupe de 2 cadets étrangers accompagnés de 2 cadets chinois. Je suis avec Yos, venu tout spécialement de Thaïlande, pas très bavard mais gentil et rigolo.
Le truc sympa quand on arrive, c'est que madame a fait exprès de ne pas terminerSNV32367 la préparation des raviolis pour nous montrer comment on fait. C'est très gentil et nous ne nous privons Pour_faire_les_raviolispas! Je suis nulle, mes raviolis chinois ressemblent à des raviolis italiens, ils sont tous plats! Je soupçonne néanmoins que le goût sera exactement le même... Et en effet, j'ai raison! Le reste du repas est excellent, il y a des crevettes (j'admets, je n'aime pas ça, mais c'est pas grave), du poulet, du boeuf, des nouilles, de la soupe au poulet, du lotus (sans déconner, c'est de la racine de lotus... complètement étrange mais pas mauvais)... C'est chouette! La soirée se passe très bien, on discute, on rigole, bref c'est sympa. On s'installe au salon pour le dessert et le professeur et son épouse nous offrent très gentiment des pierres typiques de la région de Nankin (je n'ai rien compris à la légende qui les accompagne, mais c'est pas grave), c'est vraiment joli.
Malheureusement peu après 21h nous devons repartir et nous disons donc au revoir au professeur et à sa famille avant de remonter dans le minibus. Le temps de rentrer au campus il est déjà presque 22h, l'heure d'éteindre les lumières! La journée a été longue mais la soirée est passée tellement vite!

2 novembre 2007

Deuxième jour, on prend les mêmes et on recommence

Programme de la journée: réveil 5h30, toilette, habillage, etc. Je ne sais plus ce qu'on a fait de 6h à 6h35 mais après le petit-déjeuner à 7h on se rassemble à 7h40 pour aller en cours... Comme si la DGER me manquait! J'ai choisi par hasard un cours d'anglais, et j'ai bien fait! Je me retrouve avec Robert l'ami américain et waou, preuve incontournable de notre célébrité, tout le monde nous applaudit quand nous entrons dans la salle. Le cours se passe bien puisque je comprends tout, car contrairement à chez nous un cours d'anglais se passe entièrement en anglais... Tous les étudiants parlent assez bien, d'après ce qu'on m'a expliqué c'est une classe "top niveau" avec uniquement les meilleurs de chaque majeure. BienDSC01213 évidemment la prof nous demande de nous présenter et Robert s'exécute en chinois (il l'étudie depuis 2 ans), ce qui me permet de passer pour une analphabète devant environ 50 personnes... Merci Robert! Bref. A la pause me voilà envahi de gentils Chinois qui veulent faire des photos, dont acte.
Après le cours, visite au pas de course du campus: spécialité météorologie et électronique. Chaque section passe environ 5 minutes dans chaque labo, nous faisons joujou avec les appareils, et nous subissons le blabla des personnes qui présentent le travail passionnant effectué dans chaque labo en suivant mot à mot le Powerpoint d'explication. Un peu fatigant, d'autant plus qu'on ne comprend pas forcément ce que dit la personne en question (l'accent chinois n'est pas un mythe, même les Canadiens et les Américains ne comprenaient pas tout), mais ça fait partie du jeu. Une fois la visite terminée retour au campus principal pour aller manger.

Et après la sieste (enfin une tradition sympa...), on se met en tenue de combat (pas très seyant l'uniforme chinois, mais grâce aux bons soins de la DAI on n'a pas eu vraiment le choix). Donc on retourne au campus de ce matin, direction l'espèce de terrain vague poussiéreux situé derrière le bâtiment de cours pour une séance de military physical training à la chinoise. On s'attend au pire. Arrivés sur place, un petit homme trapu en uniforme se présente comme étant le prof de sport. On se met en cercle et on court tous dans le même sens (je ne peux que supposer que cela constitue l'échauffement); de temps en temps l'instructeur donne des ordres, au moins le sport c'est un truc que tout le monde comprend quelle que soit la langue! On "ramasse la poussière", on change de sens, on se rassemble par 2, 3, 5 ou tout seul (ahah quel rigolo, n'empêche certains se sont plantés) au coup de sifflet.
On passe ensuite aux activités de groupe avec ballon: relais entre les jambes, jeux divers; sans ballon: relais divers. Bref, passionnant. Puis relais en sprint entre des plots au sol, c'est marrant. Je passe les détails.
Les choses sérieuses commencent ensuite: on s'approche du parcours d'obstacles. Le premier obstacle est un peu curieux, c'est un pont souple. Je m'explique: entre 2 "poteaux", sur une longueur d'environ 20 ou 30 mètres et à une hauteur d'environ 2 mètres, un pont formé de rails de 70 cm de large. La spécificité du pont c'est qu'il n'est pas tendu entre ses deux extrémités: il part du sol et monte en pente raide jusqu'au premier "support", puis se poursuit jusqu'à l'autre côté pour redescendre suivant la même pente raide. Quand on marche (ou plutôt qu'on court, puisque c'est le seul moyen de traverser sans se vautrer) sur le pont, il se balance donc non seulement de haut en bas et de gauche à droite, mais aussi d'un côté sur l'autre (pas très clair comme explication, mais je ne crois pas avoir de photo malheureusement). Bien sûr vuDSCF3644 la hauteur ça m'inquiète un peu mais comme l'instructeur nous fait signe à ma collègue canadienne et à moi de tester, je souffle un bon coup et je m'exécute. C'est assez impressionnant mais il ne faut pas se laisser arrêter, c'est sans problème.
Second obstacle à tester: une sorte de tour un peu bizarre. On monte à l'aide de marches qui sont en fait des barres métalliques espacées d'environ 80 ou 90 cm, puis arrivé en haut on fait le tour, sachant que l'ensemble n'est pas fixe et penche du côté où la personne en haut se trouve. Pour la descente, c'est une asperge comme chez nous. Pour la photo de démonstration, c'est notre bon collègue allemand qui s'y colle, mais nous aussi les filles on a le droit de tester.
Le suivant aussi nous est autorisé, c'est une échelle horizontale, mais la différence majeure avec la nôtre est que l'échelle n'est pas fixe, elle penche d'un côté sur l'autre. Et elle est beaucoup plus haute, donc pour monter on se la joue solidaire et on s'aide à grimper, et puis après on utilise la technique locale simple: passer par dessus le long des barreaux.
En revanche, celui d'après on n'est pas autorisées à l'essayer, c'est encore une fois un truc bizarre: une planche qui se balance d'avant en arrière, puis des pneus accrochés à des chaînes sur lesquels il faut grimper pour arriver jusqu'au dessus de la structure, puis redescendre par une échelle puis une corde. Un peu tordu comme truc. Guillaume s'en sort très bien, comme prévu!
Le dernier obstacle est une toile d'araignée en chaînes, mais les espaces sont plus larges que chez nous sur la piste d'audace. En tous cas, rien d'extraordinaire, même pour moi! Je pense que ça doit être plus difficile quand on court entre les obstacles et que c'est chronométré, mais pris un par un les obstacles en eux-mêmes n'ont rien de très difficile. Visiblement ma copine du Canada et moi on impressionne beaucoup tout le monde mais c'est probablement parce qu'ici les filles ne font pas du tout le PO... Elles ont un truc à part, différent et moins difficile.

Mais passons, la suite est tout aussi intéressante: un peu plus de 3 km, soit 3 tours autour du "stade",Robert_Hammond avec l'équipement complet du brave petit soldat chinois. Le flingue (datation approximative: 50 ans et quelques), la cartouchière, le barda avec la pelle et tout... Simon__Godin_et_GuillaumeRobert s'est porté volontaire pour la démo en images (voir à droite).
Donc voilà, c'est parti pour la course, et vous pourrez constater à gauche un grand moment d'amitié franco-canadienne lol. En dehors de ça, RAS. Je continuerai la journée dans un autre post, celui-là est déjà très long!

31 octobre 2007

Premier jour: qu'est-ce qu'on se marre!!

Plusieurs réveils dans la nuit, dont vers 1h quand quelqu'un arrive en faisant rouler des valises sur le sol. Le vrai réveil est à 5h45, je me dirige vers la salle de bain dans une sorte de brouillard. Surprise, je n'y suis pas seule, une demoiselle blonde occupe déjà l'un des lavabos. Hello, je suppose que tu es la Canadienne (bien vu Selma), et là waou re-surprise, la demoiselle est francophone!!!! Aaah quel bonheur!!!! Quelle joie indicible!!!

Bref il est déjà 6h du matin et nous voilà en bas. Je veux bien me rassembler à la chinoise mais faudrait d'abord qu'on m'apprenne les ordres! Bref. On commence la journée par une demi-heure de drill ou plutôt d'OS local. Le souci c'est que tous les ordres se ressemblent... On essaye de s'en sortir groupe par groupe, et puis pour faire semblant d'échanger au bout d'une grosse dizaine de minutes les Chinois demandent aux étrangers de montrer leur façon de faire de l'OS. Après le Thaïlandais, qui prend beaucoup de temps pour nous montrer pas grand-chose, on passe à l'Américain avec qui au moins c'est simple. Comme on a perdu pas mal de temps je ne peux pas montrer notre manière extraordinaire et unique de faire des demi-tours avant d'aller déjeuner. C'est pas grave, j'ai faim.
Par ailleurs, le petit-déj' est assez décevant puisque typiquement chinois: légumes verts cuits à l'eau et autres joyeusetés locales. Bon au moins il y a du pain de mie et de la confiture, et des oeufs durs avec de la mayonnaise; on s'en contentera.
Avant d'aller déjeuner à 7h on a quand même eu le temps de remonter en chambre où mes copiaules chinoises m'expliquent leur manière de faire le lit. Déjà que j'ai pas passé une super nuit vu que celui-ci est constitué de 4 pieds, une planche et un matelas de 3 cm d'épaisseur enveloppé dans une couverture en laine... Maintenant il faudrait que je plie une couverture neuve super épaisse selon une méthode toute soviétique! Comme c'est le premier jour les filles me montrent comment faire et ce sera mon tour demain. Sachant qu'à 2 elles ont mis plus de 20 minutes, ça laisse présager du meilleur...

DSC02462Programme de la matinée: que des amphis de présentation. On va jusqu'au bâtiment principal en OS, de temps en temps les Chinois hurlent "un deux trois quatre", tout va bien. Nous entrons dans la salle où nous sommes placés par pays, nous sommes juste derrière les officiels et avec les Allemands à notre gauche.
Les interventions passionnantes s'enchaînent (superintendant de l'UST, directeur des relations internationales...), avec juste une pause au milieu pendant laquelle les Chinois se jettent littéralement sur nous pour prendre des photos. Je pense sérieusement que j'ai plus été prise en photo cette semaine que pendant tout le restant de ma vie!

P9100021Après un déjeuner frugal puisqu'une fois de plus principalement à base de riz, première bonne surprise de la journée: jusqu'à 14h on est libres alors siesta!!! Après ça, on se rassemble en civil pour les ice-breaking activities: enchaînement de jeux plus intelligents les uns que les autres censés nous apprendre à mieux nous DSC02469connaître. Soit les chaises musicales, le jeu des ballons, et le jeu du "on-court-tous-ensemble-sur-une-seule-jambe-et-on-est-attachés-donc-c'est-casse-gueule" (voir la vidéo sur http://fr.youtube.com/watch?v=6YpjuPAs_DU). Ouaiiiiis! Très forte impression d'être retombée en enfance, mais bon on rigole quand même. Néanmoins c'est visiblement très important pour les Chinois vu que 1. on a un public nombreux et enthousiaste (comme à chaque fois qu'on fait une activité de ce genre) et 2. il y a une énorme banderole "Friendship first, competition next". Avec Robert notre ami américain (oui je sais c'est pas très fashion comme nom mais bon) on leur explique que malgré tout ça n'est qu'un jeu et donc c'est pas grave que notre équipe soit dernière! Enfin bref on passe quand même une après-midi marrante même si je ne vois pas trop l'intérêt de repartir en OS...

DSC02520DSC01200Le soir c'est dîner de bienvenue avec les cadets à l'ordinaire: en fait dîner quasi normal (à part qu'on a droit à un gobelet de soda quelconque) mais tous en uniforme et on se lève tout le temps et on fait des photos tout le temps et du coup on ne mange pas grand-chose. J'en profite pour peaufiner mon picture smile dont je risque de beaucoup me servir durant cette semaine au vu de la première journée...
Retour dans la chambre pas trop tard vu que le dîner était à 18h et que l'extinction des feux est à 22h. Cela dit c'est pas un souci parce que j'ai quand même sommeil. Je peux déjà dire qu'on aura pas beaucoup de temps pour nous cette semaine parce qu'on ne sera jamais seuls!

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